Kelwara (Rajasthan) – 1 500 habitants
Agrandir le plan
Agrandir le plan
Udaipur - Kelwara - 247 km - 6h
Retour à l’hôtel pour me masser et me reposer.
L’étape vers
Kumbhalgarh n’était pas prévue initialement. Tout comme la visite de Mount Abu,
c’est une étape qui s’est imposée d’elle-même car c’est un site intéressant,
hors des sentiers battus, où les gens partent en visite pour la journée depuis
Udaipur. Et encore, seulement ceux pouvant se payer un aller-retour en voiture.
Libre avec ma moto, je fais une route qui passe de très agréable à extrêmement
agréable. Seule petite note négative, la route indiquée sur Google Maps
n’existe pas en réalité … après quelques kilomètres inutiles je maudis le GPS
et repars dans l’autre sens. C’est surtout le comique de répétition qui
m’énerve, en effet, deux jours plus le GPS a voulu me faire passer par des
escaliers pour aller en haut de Mount Abu … demi-tour et beaucoup, beaucoup de
kilomètres en plus !
La route qui ne laisse
la place qu’à une voiture en largeur serpente dans une région vallonnée, assez
verte et où l’agriculture est familiale et manuelle. En un mot, c’est l’éclate !
Je pose mes affaires dans un hôtel qui ne voit jamais de touristes étrangers et
me prépare pour une nuit fraiche et étoilée. J’en profite pour faire de belles
poses longues de 20 minutes et plus : après quelques réglages, l’appareil
photo est ouvert sur le ciel, mon ordi est posé sur mes genoux et je regarde
Friends en guettant les étoiles filantes.
La forteresse de Kumbhalgarh
Le lendemain, je
pars léger en Enfield explorer les deux sites de la région : le fort
de Kumbhalgarh et le temple de Ranakpur. Le fort est une merveille. Un des plus
grands de la région, il compte un partie habitation royale (ou noble, ou toute
appellation locale de nos anciens châtelains), des temples dédiés à un peu tous
les dieux locaux, et des villages. C’est plutôt une place fortifiée. Il a été construit au XVe siècle et été habité jusqu'au XIXe. La
muraille est (ou « serait » selon moi) la deuxième plus grande muraille
du monde après celle de Chine. En effet, les murs sont impressionnants :
36 km de long, 5 mètres de large en moyenne (plus de 10m en façade – plusieurs
chevaux pouvaient galoper de front). Je profite bien de l’endroit en déambulant
sous le soleil entre les temples et me décide à revenir le lendemain matin pour
courir un marathon en suivant la muraille !
L'irrigation au Rajasthan
Puis je me remets
en selle pour reprendre la route serpentant entre les collines vers le temple
de Ranakpur. En chemin, je m’arrête pour tester l’irrigation mue par les bœufs.
Assis sur un siège derrière les bœufs, on les motive à coups de branche.
Attachés, ils tournent en rond, entrainant une roue qui par un engrenage à
renvoi d’angle fait tourner une noria de 15 mètres de haut. L’eau puisée se déverse
dans un réseau de canaux creusés à la main. Sur plus de 100 mètres, l’eau s’écoule
vers les champs où une deuxième personne ouvre et ferme les passages pour noyer
les cultures au fur et à mesure. C’est archaïque mais ca marche, et le petit vieux
sur son siège de bois n’a pas l’air malheureux !
Le temple jain de Ranakpur
Ranakpur est un
temple perdu dans la forêt. Il n’y a rien, et puis d’un coup, pouf, il y a un
temple. Et un grand. Majestueux, encore une fois les statues, la pierre en
générale est ciselée et c’est un spectacle magique. Je profite d’un groupe de
touristes français pour suivre une visite guidée. Ce temple jain (dissidents du
bouddhisme) a été construit au XVe siècle, compte 29 salles, 80 coupoles et 420
piliers … le tout sculpté. C’est blanc, aéré, propre, superbe.
Un initié passe par
là, drapé dans son habit orange. Initié, cela veut dire qu’il a renoncé à tuer
tout ce qui vit (même les moustiques par exemple), hormis les plantes – faut
bien manger. Il a « trouvé la voie » dirons-nous et est considéré comme
une personnalité importante. C’est un peu moins beau que Delwara à Mount Abu,
mais ici on peut prendre des photos. Un gardien me prend même à part pour
m’emmener aux endroits d’où le point de vue est joli. Merci !
Enfin, retour via
la route qui serpente dans les collines vallonnées vers l’hôtel, pour me
préparer mentalement – parce que physiquement c’est trop tard, pour la course
du lendemain.
Course à pied le long de la muraille de Kumbhalgarh
Le lendemain, plus
de soleil mais quelques bruines et un brouillard léger. Parfait pour courir au
frais. Sauf que … Sauf que ! Je suis ultra motivé, en tenue, et pars d’un
bon rythme. Mais … mais … évidemment, les murailles épousent la forme des
collines … Donc, ça monte et ça descend. Au bout de 10 minutes et de ma 200e
marche je commence à douter de la faisabilité de mon projet. A juste titre car
au bout d’une heure je ne peux déjà plus courir dans les montées - dont
certaines font 100 mètres de dénivelé, les mollets me font trop mal.
Apres 12km
et environ 2000 marches, je coupe et reviens vers l’entrée du fort. Evidemment,
je me perds et finis à la boussole en prenant un cap donné par le GPS et
choisis la ligne droite … au milieu des ronces et des rochers, mais au moins je
ne risque plus de me perdre ! 14km … je suis tout de même content de moi.
D’autant que pour en avoir fait quasiment tout le tour, je peux affirmer
maintenant que la muraille, du moins telle qu’on la voit à l’entrée ne fait pas
du tout 36 km de long ! A approfondir lors du prochain voyage !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire