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mardi 3 janvier 2012

Jaisalmer, mardi 3 janvier 2012 – 352km – 6h51



Jaisalmer (Rajasthan) – 58 000 habitants



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Bikaner - Jaisalmer - 352 km - 6h51


Premier incident mécanique


Certainement le bout de route le plus beau du tour. Route rectiligne, bordée de sable et occupée uniquement par quelques voitures et surtout beaucoup de chameaux. Je roule à 90km/h, c’est un vrai bonheur. La moto fait de plus en plus de bruit cependant … Ce bruit trouve son explication lors d’un arrêt à Shri Bhadariyaji pour visiter la soi-disant plus grande bibliothèque d’Asie (une énorme blague, des couloirs de centaines de mètres de long abritent plusieurs exemplaires du code civil indien et autres). Au moment de repartir, on me dit que la moto a une fuite. Oui, ben une moto perd toujours un peu d’huile, rien de grave, on dit même que si Enfield ne perd pas d’huile, c’est qu’il n’y a plus dedans ! Euh, en fait, si, là il y a une grosse fuite. Un litre d’huile au moins est sur le sol, plus intrigant, la fuite n’est pas au niveau du moteur où n’importe qui la situerait, non, l’huile est sortie par le filtre à air … Et la jauge indique qu’il n’y a plus d’huile.

Je commence par remplir le réservoir d’huile, cela ne fuit plus. Je tente de comprendre les explications des apprentis mécaniciens rassemblés autour de moi, tous aussi peu compétents en mécanique les uns que les autres. Je prends le pari de rouler ainsi jusqu’à Jaisalmer, qui est à moins d’une heure de route. Ralentir le rythme, peut-être que l’huile a trop chauffé ? J’ai roulé vite, je le reconnaît, et surtout si je roule avec très peu d’huile dans le moteur, mieux vaut ne pas le faire chauffer … La fuite coule sur le pot d’échappement et au bruit d’ajoutent des odeurs peu encourageantes.

Arrivé à Jaisalmer, je pose mon sac à l’hôtel et file chez le garage Royal Enfield du coin. Il faut changer le joint de culasse et nettoyer les circuits. Des tuyaux sont bouchés et l’huile est sortie par le circuit d’air (de l’air chaud du moteur est envoyé vers le filtre à air pour le nettoyer (du moins c’est ce que j’ai compris …)).


Couchsurfing un peu particulier à Jaisalmer.

Je file à l’hôtel géré par Ishak. C’est ici que Natacha et Adeline avaient séjourné. J’avais également croisé Ishak à Pushkar et j’espère qu’il me reconnaîtra. Et en effet, il ne m’a pas oublié. Finalement, il n’y a pas de chambre disponible, c’est la pleine saison et l’hôtel accueille groupes après groupes. Mais je suis un ami, et un ami d’ami, alors j’ai droit à un traitement spécial : gratuitement, je peux dormir dans l’entrée de l’hôtel avec le personnel. Ils installent des lits le soir, j’aurai des couvertures, et la journée je peux utiliser une salle de bain d’une chambre. Tip top, c’est comme si c’était chez l’habitant ! Je prends mon premier dîner avec Ishak et son frère, et une litanie de ce dernier me marque. Il sort toutes les expressions employées par les touristes « non, c’est trop cher, si je reste deux nuits on peut réduire le prix ?, je voyage pour longtemps, et à petit budget etc… ». Excellent de voir que les hôteliers se moquent de nous autant que nous nous moquons d’eux !


Un fort sorti des sables

Le fort de Jaisalmer est pour moi le plus impressionnant du Rajasthan. Chaque fort a sa particularité bien sûr, mais j’ai été marqué par celui-ci. Il a été construit sur un rocher qui surplombe la ville de quelques dizaines de mètres. Ainsi, on le voit comme une cité flottant au-dessus  des brumes depuis des kilomètres à la ronde. De couleur ocre vif, il se détache bien sur le fond bleu azur du ciel. Enfin, plus qu’un fort, c’est une cité fortifiée. Depuis, la ville s’est développée devant la porte d’entrée, puis tout autour du fort. Mais on imagine facilement les habitants à l’abri au sein des murs épais résistant aux sièges successifs.

En effet, l’histoire n’a pas toujours été rose, et comme partout ailleurs, les différents royaumes de la région se sont affrontés dans des guerres de territoires et autres querelles familiales.La principale défense a toujours été de tenir le siège. Avec l’honneur en toile de fond, les conséquences étaient dramatiques en cas de perte : pour éviter de livrer les populations civiles à l’ennemi, les hommes se ruaient dans l’ultime bataille afin de tuer le maximum d’ennemis tandis que les femmes s’immolaient par le feu.


Afin de m’imprégner le mieux possible de l’ambiance de cette cité je me ballade dans les petites ruelles, sur les remparts, et passe le plus clair de mon temps sur les toits à boire du thé tout en mettant à jour l’itinéraire, les photos et le journal. Oui, au Rajasthan, les maisons ont quasiment toutes un toit plat qui sert de lingerie ou salle de jeu, les hôtels ont leurs restaurants sur ces toits. Aérés et au soleil, c’est un endroit idéal pour passer son temps tranquillement.


La fausse note de ce fort c’est l’accroissement de l’activité humaine à l’intérieur des murailles. L’évacuation de l’eau n’a pas été prévue et aujourd’hui l’eau qui s’infiltre dans le sol provoque des affaissements de terrain et il a fallu renforcer les fondations. De plus en plus d’hôtels ouvrent leurs portes, et cela accroît encore plus l’utilisation de l’eau dans cet endroit qui n’y est pas adapté. La famille royale investit les recettes de la visite du musée dans la conservation du fort. Perso, je commencerais par interdire l’intérieur de l’enceinte aux véhicules. Pour toutes les nuisances que cela engendre, le bruit, la sécurité etc … Mais bon, c’est juste impossible de demander à un Indien de marcher. Nous autres backpackers passons pour des extraterrestres quand on veut marcher sur 500 mètres plutôt que de prendre un véhicule …

La moto est réparée le lendemain, et je peux partir vers Khuri, petit village de 1000 habitant au milieu des dunes où je prévois de partir en camel safari, oui, encore. Mais seul cette fois.




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