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mercredi 28 décembre 2011

Sri Ganganagar, mercredi 28 décembre 2011 – 276km – 6h20



Sri Ganganagar (Rajasthan) – 210 000 habitants


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Amritsar - Sri Ganganagar - 276 km - 6h20



Je suis très enthousiaste ce matin à l’idée de quitter le froid du nord et descendre vers le Rajasthan, en empruntant la route qui traverse le désert du Thar et que Martin m’a vantée. Le début de journée n’est pourtant pas si facile : le temps est au brouillard. Un brouillard épais, froid, saisissant. Je ne vois pas à 10 mètres, et j’aperçois les phares de véhicules (pour ceux qui les allument) à 20 ou 30 mètres uniquement. Pas facile d’avaler les kilomètres dans ces conditions. Je roule à 30 ou 40km/h seulement, et m’arrête régulièrement pour tenter de réchauffer mes mains. Heureusement que je transporte un litre de thé chaud avec moi. Enfin la route s’éclaircit et je peux rouler à meilleure allure. Récompense du trajet ? Je croise mes premiers chameaux ! Enfin, dromadaires.

Première rencontre avec la police alors que je m’arrête dans une ville pour chercher mon chemin. Le GPS me donne la réponse rapidement, mais pas suffisamment pour éviter la formation d’un attroupement autour de moi. Un blanc en Royal Enfield, pensez-vous ! ça attire l’œil ces choses-là. Le policier me demande de venir avec lui, mais tellement gentiment et avec un grand sourire que je ne comprends pas bien si c’est sérieux ou pas. Je fais mine de lui demander mon chemin, tout en essayant de lui expliquer que tout va bien j’ai trouvé ma route. Puis il me dit (toujours très gentiment) de lui montrer les papiers de la moto et de venir avec lui. Je lui rends son sourire, peut-être un plus grand sourire encore et lui certifie que tout va bien, pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et les papiers ? Rôôôô, pas besoin, c’est tout bon. Et puis ils ont déjà été vérifiés, il n’a pas à s’inquiéter. D’ailleurs c’est le moment pour moi de partir. Allez, bon vent !

Arrivé à Ganganagar de bonne heure (pour une fois), j’ai un peu de temps pour chercher mon hôtel. J’ai repéré dans le Lonely et sur Trip advisor le meilleur hôtel pas trop cher de la ville. Manque de chance, les chambres pas chères sont prises. Alors j’explore à pieds et j’en trouve un autre. Tout va pour le mieux, je vais chercher la moto. Au retour, on me dit que non, finalement c’est pas possible il y a déjà une réservation. Vrai ou pas ? Je ne sais pas. Je garde la clé dans ma poche et fais éclater un scandale. On m’accompagne vers un autre hôtel, qui se révèle être bien trop cher, et finalement à force d’errer je trouve un bon compromis. Chambre luxueuse mais très bon marché. De nouveau aller retour pour aller chercher la moto, rendre la clé précédente, dire au gars qu’il est nul et je peux enfin prendre une bonne douche chaude.

La contrepartie de ce nouvel hôtel, c’est la curiosité locale pour un occidental. Je dois être le premier client européen de l’hôtel et les serveurs se bousculent à ma porte pour me servir thé et eau, me proposer à manger. Ils entrent même sans frapper … Grosse incompréhension au dîner où « chapati » se transforme en « chicken ». C’est le fameux cas du serveur qui ne comprend pas la commande mais dit oui à tout, pour faire croire qu’il a compris. De nouveau scandale (aussi parce qu’il leur faut 1h pour me servir, alors qu’on est 3 clients dans le restaurant), puis dès que je commence à manger, 5 ou 6 paires d’yeux me regardent, comme si j’étais un extra-terrestre (ce que je suis sans doutes à leur yeux).

J’ai tout de même trouvé du charme à cette petite ville. Le marché aux légumes, les rues  à angle droit (le centre ville, où le bazar est construit sur le modèle de rues perpendiculaires), la simplicité des gens, l’expérience unique de mon rasage. Le barbier chez qui je suis allé a fait du zèle et m’a massé longuement tête et épaules. Meilleur rasage de l’Inde à ce jour ! 






mardi 27 décembre 2011

Amritsar, jeudi 27 décembre 2011 – 269km – 6h43



Amritsar (Punjab) – 1 250 000 habitants


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Chandigarh - Amritsar - 269 km - 6h43


Plus au nord, encore plus au nord … alors que les températures diminuent au fur et à mesure des kilomètres. Côté route, c’est assez banal. De nouveau de l’autoroute le matin, je trouve une route secondaire pour quelques kilomètres, mais surtout je termine par une autoroute bien moins chargée que les routes précédentes, même si état du bitume (quand il y en a) laisse à désirer par endroits.


Pour parer au froid, j’ai cette fois repensé l’habillement : en bas : le pantalon de toile par dessus lequel je passe le jean. Ca coupe le vent et permet de garder les jambes au chaud. En haut, j’en suis à 6 épaisseurs. Un T-shirt tout d’abord pour absorber la transpiration, puis la chemise épaisse à manches longues pour couvrir les bras. Par dessus le pull en laine que je porte quotidiennement depuis le début du voyage. Ensuite, la vareuse achetée au Népal : une couche de laine polaire, une couche de coton épais. Enfin, la veste coupe-vent donnée par Martin. Laine et laine polaire tiennent chaud, tandis que la veste coupe vent, ben … coupe le vent. Une écharpe qui couvre le cou et la bouche, les gants en laine et le casque par dessus le tout. Il me faut un quart d’heure pour m’équiper, mais ça vaut le coup ! Avec tout ça je n’ai (presque) pas froid.

Séance d'habillage en accéléré

Couchsurfing à Amristsar

A Amritsar je suis hébergé par un couchsurfeur. Et je dois avouer que mon séjour aurait été complètement différent si j’avais logé à l’hôtel. Parbodh - ou M. Bali, et sa femme m’ont accueilli comme un fils. Chambre dédié et salle de bain attachée, mais également partage des petits déjeuners et dîner, c’est une chambre d’hôte, mais gratuite. Je me suis senti comme à la maison. La nourriture est cuisinée par sa femme, qui ne mange pas avec nous, mais après nous. Les restes. M. Bali ne cuisine pas et ne sait pas même faire un vrai chai.
C’est la culture locale … J’en profite pour parfaire ma technique pour manger. On ne mange pas avec les couverts en Inde, mais tout se fait avec les doigts de la main droite. Soit on roule des boules de riz, soit on se sert des chapatis (ou rotis) pour attraper la nourriture. Un chapati est une galette de pain sans levain d’environ 15cm de diamètres. Souple, on en coupe un bout et on s’en sert comme d’une petite cuillère. La main gauche ne doit pas toucher la nourriture. Elle sert aux toilettes (pas de papier toilette en Inde, mais des robinets et … sa main gauche). Les repas sont composés de dal (soupe de lentille), curry de légumes, curd (yahourt liquide), et plein de chapatis. Comme la majorité des familles indiennes, M. Bali et sa femme sont végétariens.


M. Bali a une usine qui fabrique plein de trucs, notamment des panneaux publicitaires en plastiques. Tout n’est pas clair, c’est un père de famille très occupé à droite et à gauche, et qui parle beaucoup, beaucoup. C’est bien simple, je ne peux pas en placer une. Ou alors si je commence à parler il ne m’écoute pas de toutes façons. J’ai apprécié son engagement en faveur de la lutte contre la corruption. 2 ou 3 jours de sitting en mode grève de la faim. Nous avons diné ensemble ce jour là et il a dormi au chaud dans son lit… Sa femme dirige une société de dépannage à domicile. La famille appartient à la bourgeoisie locale et a une belle maison sur 3 étages.

J’apprends la méthode indienne pour laver le linge avec une machine qui possède deux tambours : l’un pour laver, l’autre pour essorer. Et juste une minuterie. Pas de programmateur. Je ne pensais pas que ça existait. En bref, il faut rester tout le temps à côté de la machine. Bon, de toute façons, il y a eu une coupure d’électricité et je n’ai même pas pu finir ma lessive avec la machine !

Le premier soir, rendez-vous couchsurfing avec les cinq membres locaux et une autre touriste. Après un verre pris dans le bar du frère de l’un des couchsurfeurs (on reste en Inde, et il n’y a pas de petit profit) on m’emmène manger dans la rue : des boules de pâte creuses sont plongées dans des jarres et remplies de sauce. On met le tout dans la bouche, et là, surprise, épicé ou pas épicé, bon ou mauvais. Mais c’est sympa.


Le temple d’or

Le Punjab est l’état qui accueille la religion Sikh (4 millions d’adeptes dans le monde, dont la majorité vivent au Punjab). Et Amritsar est la Jérusalem de cette religion. Les Sikh viennent en pèlerinage au temple d’or. Ce temple est recouvert de feuilles d’or et au milieu d’un lac sacré, le tout dans une enceinte qui a jusqu’à récemment hébergé les dirigeants de la religion et aujourd’hui sert de zone de prière et d’accueil.
En effet, il est possible de loger et de manger gratuitement ici. Je tente l’expérience du repas. Suivant un Indien et faisant tout comme lui afin d’éviter toute erreur de conduite, je fais le parcours suivant : à l’entrée de la zone réfectoire on nous remet plateau et cuillère. Puis on s’assoit par terre en rangées d’une cinquantaine de personnes dans un grand réfectoire. Quand les rangées sont complètes défilent les serveurs de dal, légumes, curd, eau et chapatis. On peut demander du rab. Puis on se lève et on remet son plateau dans la zone vaisselle qui n’est pas sans rappeler la vaisselle à Taizé pour les connaisseurs (bataille d’eau en moins). Au passage on croise les armées de cuisiniers. Ca tranche, coupe, épluche en ligne. Tous ces gens (cuisiniers, serveurs, plongeurs) sont bénévoles.

Comment reconnaître un Sikh ? C’est assez facile, puisque un aspect de la religion interdit de couper barbe et cheveux. Alors ils ont des barbes très longues. Certains d’ailleurs cultivent barbes et moustaches avec fierté et sont des œuvres d’art. De plus on se couvre les cheveux d’un turban. Les touristes doivent également avoir la tête couverte lorsqu’on visite le temple d’or.


Cérémonie de clôture de la frontière avec le Pakistan.

Depuis Amritsar, une attraction immanquable est la cérémonie de clôture de la frontière Inde / Pakistan. Rappel historique : une fois n’est pas coutume, dans les années 50 les hindous et les musulmans se sont tapé dessus plus sérieusement que d’habitude. L’Angleterre préparant la décolonisation, chacun a voulu réclamer son bout de territoire. Les Anglais pensaient arbitrer les débats et surtout la mise en place des frontières entre territoires musulmans et autres, mais cela est allé trop vite et trop loin et l’indépendance a été déclarée plus tôt que prévue. Le Pakistan a été créé pour les musulmans de l’ouest et le Bangladesh pour les musulmans de l’est. Cela a entrainé des mouvements de population énormes et en zone de frontière, les populations sont proches les unes des autres. Note : la frontière Inde - Pakistan n’est toujours pas établie clairement au nord dans l’état du Kashmir et si la tension semble apaisée pour l’instant, l’avenir n’exclut pas un regain des violences. Les cartes de l’Inde précisent d’ailleurs que l’emplacement des frontières n’engage pas la responsabilité des éditeurs. Sur ma carte de l’Inde, deux frontières sont dessinées entre Kashmir et Pakistan.

A Attari (à 30 kilomètres d’Amritsar), les postes douaniers ont fait un spectacle de la fermeture quotidienne de la frontière. A 17h30 on ferme les portes. Mais le show commence une heure avant. D’un côté comme de l’autres, les gradins se remplissent de centaines de Pakistanais d’une part, d’Indiens d’autre part hurlant des « vive l’Inde » et autres « hip hip hip hourra » locaux. En plus du cérémonial des gardes-frontières exagérant au possible le lever de jambes lors de la marche et les gestes d’intimidation envers les autres gardes, un officier garde frontière est habillé en survêtement blanc et se charge de l’animation. Micro à la main, il incarne parfaitement un animateur chauffant la salle. Il lance les cris, les applaudissements. Le but de tout cela est d’encourager chaque spectateur dans un élan patriotique à hurler que son pays est tip top.

Les Indiens sont déchainés autour de moi et la ferveur qui monte de cette foule est saisissante. C’est un vrai « show », bien plus qu’une simple formalité administrative. Encore une fois, la question qui me brûle les lèvres est « mais …. Pourquoi ?? ». Pourquoi ils font ça ? D’où ça vient ? Qui a eu l’idée ?





Vidéos décrivant l'ambiance lors de la cérémonie de fermeture de la frontière Inde - Pakistan à Amritsar


Je me sens tellement bien chez M. Bali que je reste une journée de plus pour mettre de l’ordre dans le journal de bord, les photos, appeler famille et amis et célébrer Noël à distance avec eux. Je suis cependant très excité quant à la suite de l’itinéraire. En effet, ça descend. Qui dit aller au sud dit aller vers le chaud. Et ça, ça n’a pas de prix ! Je fais également un tour au centre commercial Alpha one, prétendu être le plus grand mall du Punjab. A part la tonne de bouquin que j’y achète, je trouve du Nutella !!! Aaaaaah, voilà qui va grandement améliorer mes petits déjeuners. Second achat utile : la thermos qui me permettra d’avoir une réserve de chai chaud pour la route.



vendredi 23 décembre 2011

Chandigarh, vendredi 23 décembre 2011 – 241km – 8h25



Chandigarh (Punjab et Haryana) – 1 065 000 habitants







Haridwar - Chandigarh - 241 km - 8h25


La journée fut très longue ! Et pas la meilleure, mais un bon apprentissage pour la suite. Déjà j’ai bien pris mon temps le matin. Gros petit déjeuner, ré-organisation des sacs. Trouver la route n’a pas été trop difficile, mais j’ai commencé par la principale route de la région entre Haridwar et Derha Dun. L’état laisse à désirer et surtout la route est très encombrée. Camions, voitures, autres moto, impossible de rouler tranquillement. D’autre part, il commence à faire très froid et lors de mes multiples pauses chai (thé au lait) j’ai vraiment du mal à me réchauffer.

Ensuite : finalement arrivé à Derha Dun, j’ai vraiment du mal à suivre le GPS et me retrouve tantôt sur les contournements à faire des kilomètres superflus tantôt au milieu de la vieille ville dans des rues trop étroites pour deux motos … Bon, une heure perdue à traverser cette ville. Pas grave, je suis reparti de plus belle, et choisis sur Google Maps de suivre la plus petite des deux routes menant à Chandigarh. Une petite ligne jaune de rien du tout sur la carte. Surprise, c’est une autoroute gigantesque, deux fois deux voies, péages et tout ... (gratuit pour les deux roues). Le bon point c’est que je peux rouler vite. Le point négatif c’est que le paysage est monotone.

Je traverse toutefois un barrage impressionnant qui me fait réaliser que l’Inde est vraiment à la page concernant le transport des eaux. Je ne pense pas que cela serve pour un quelconque transport fluvial. Pour sûr, cela permet d’acheminer l’eau des plateaux himalayens vers les terres désertiques du Rajasthan. Et le réseau de canaux est vraiment vaste et en bon état. Le seul intérêt de la route sera un peu plus tard, lorsqu’elle passe une colline. Verdure, calme et paysages changent des campagnes monotones précédentes. Dans cette colline, les singes vivent paisiblement au bord, parfois au milieu de la route. 

Finalement, arrivée à Chandigarh et dès les faubourgs je comprends l’intérêt urbanistique (pas sûr de ce mot …) de la ville. Petite leçon d’histoire : Chandigarh a été créé de toutes pièces en 1951 par Le Corbusier (cocorico !). Particularité : la ville suit un plan très simple, en carrés, sur le modèle des centres-villes américains. Chaque bloc est numéroté et l’on ne se rend pas vers un bâtiment, ou une adresse, mais vers le bloc 21 par exemple. Les rues sont larges et à quatre voies, d’immenses ronds-points marquent les intersections. Cela rend la navigation très facile et fluide.

Je reste deux nuits à Chandigarh, et là encore, pas de quartier backpack. Enfin, je ne l’ai pas trouvé. Je ne suis même pas sûr qu’il existe. Encore une fois, la ville a un attrait touristique mais on est loin des « beautés » de l’Inde telles que le Rajasthan ou autres Taj Mahal. Enfin, c’est pas tout à fait l’Inde pourrait-on dire. En effet, cette organisation trop propre, trop carrée … comment dire … il n’y a pas de bazar et de bruit ambiant. C’est l’organisation occidentale qui s’est implantée ici. La ville a d’ailleurs le niveau de vie le plus élevé de toute l’Inde. Création récente, c’est-à-dire pas d’enlisement dans les traditions peu rentables, plan de développement à l’occidental, je ne porte aucun jugement, mais réfléchis aux avantages et inconvénients de tout cela.

Côté hôtel, même problème, et d’ailleurs ce sera mon pire choix jusqu’ici. Soit tout est cher soit je me suis particulièrement mal débrouillé, mais j’écope de nuits à 1000 Rp (15€) pour une qualité plus que modeste. Bon, je me suis fait avoir cette fois et encore un mois après ça me reste en travers de la gorge (lors de l’écriture de cet article).

Principale curiosité que je visite le lendemain : le Nek Chand fantasy rock garden. Je recopie la description du Lonely Planet : transformez-vous en Alice miniature et faufilez-vous à travers les portes de ce jardin aux allures de pays des merveilles. L’artiste Nek Chand a commencé dans les années 60 à sculpter des centaines de petits rochers en animaux et autres formes abstraites. Il a également façonné des centaines de gens couverts de mosaïque ou peints. Plus loin on se promène entre cascades et falaises mises en scène.
C’est ni beau ni moche, il faut se laisser prendre au jeu et s’amuser à déambuler dans les différents tableaux constituant le jardin.

Le 24 au soir, c’est Noël, wahou ! Je m’offre une séance de cinéma, mission impossible 4 avec plein de popcorn, une longue marche avec la musique à fond dans les oreilles, puis un somptueux dîner dans mon resto préféré. Poisson (portion genre cuisine moderne, mais c’est Noël …). Je ne résiste pas à partager mon dessert (en paroles, je ne donnerai une bouchée à personne !) : fondant au chocolat servi avec une crème glacée maison, un régal. Cela plus quelques conversations avec amis et famille en France m’envoie au lit le cœur léger (autant que j’ai le ventre lourd) et prêt pour une bonne route le lendemain.







jeudi 22 décembre 2011

Haridwar, jeudi 22 décembre 2011 – 217km – 6h17



Haridwar (Uttarakhand) – 220 000 hab.


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Trajet Delhi - Haridwar - 217km - 6h17

Vroooom, vroooooooom, non, c’est pas comme ça. C’est plutôt plum plum plum plum plum. Le son de la Royal Enfield est caractéristique. On m’entend de loin, et de mon côté je suis obligé de mettre les écouteurs plus de la musique dans les oreilles pour être à peu près au calme. Ces plum plum m’ont tout de même bercé pendant toute cette première journée vers le nord de Delhi.


La nuit portant conseil, j’ai décidé de repasser chez le loueur pour lui faire installer le porte-bagage version XXL. Je pensais que ficeler mon sac sur le siège derrière moi serait suffisant, mais je réalise qu’avoir deux porte-sacoches sur les côtés est bien mieux. D’un côté mon petit East-pack pour avoir appareil photo, bouquin et eau à portée de main, de l’autre réserve d’huile, d’essence et sandows. Enfin, le gros sac derrière moi qui me servira aussi de dossier. Je quitte donc Delhi à 10h au lieu de 7h du mat … l’idée était d’éviter le trafic. Bon, c’est raté pour cette fois. Mais au moins il fait bon quand je pars. Je tourne en rond pour trouver la bonne autoroute. Il faut dire que les panneaux indiquent soit des quartiers, soit des villes, et j’ai beaucoup du mal à 1. Retenir le nom des villes indiquées par le GPS, 2. Savoir quelle ville est assez grande pour être susceptible d’être indiquée. Bref, je sors le GPS à chaque embranchement pour savoir si je suis le bon cap ou non. Heureusement il n’y a finalement pas trop de trafic.

Enfin, j’arrive à la route conseillée par Martin. Elle suit un canal en ligne droite à peu près jusqu’à l’arrivée. J’avale les kilomètres avec à gauche le canal, à droite la campagne locale. La route est quasiment déserte et ça roule bien. Je me laisse surprendre régulièrement par les dos d’âne – qui ne sont pas indiqués, mais sont prévisibles car il y en a un avant et après chaque pont et village. Sauf parfois … surprise, il y en a un avant, mais deux après ... bon, c’est le jeu. Pourvu que les sacs restent attachés à la moto, c’est une bonne détente.

Je prends mon premier passager en stop. A cheval sur mon sac à dos, il se prend un vent de 80 km/h dans la tête, je ne sais toujours pas comment il a pu survivre à ça ! Dans les oreilles, les « revues de presque » de Nicolas Canteloup sur Europe 1 - trois mois d’émission à rattraper, de quoi se garder éveillé.

Haridwar est une ville sacrosainte. On pourrait dire la Varanasi du nord. Pour mémoire, mourir puis faire brûler son corps à Varanasi (ancienne Bénarès) garantit un ticket direct vers le Nirvana. Ou mourir n’importe où, se faire brûler son corps, puis envoyer et faire jeter ses cendres dans le gange à Varanasi : tout pareil. Le Gange coule également à Haridwar. On n’y brûle pas de corps, mais on y vient pour se laver et se purifier, une sorte de baptême chrétien j’ai envie de dire. Sans trop m’avancer… vous trouverez toutes les informations exactes sur Wikipedia ou si-haridwar-m-etait-comptee.com.

Fatigué, poussiéreux et arrivé de nuit, je ne me sens pas du tout motivé pour chercher un hôtel backpack bon marché et inconfortable. Le jeu des économies est fini et maintenant que je passe mes journées à moto, j’ai besoin de confort pour le soir. Alors je trouve un hôtel classos, négocie un moitié-prix pour la chambre et profite d’une loooongue douche chaude. Puis tour en ville. La zone marché (ou bazar) est attractive, mais pourtant pas de backpacker ici … en fait j’arrive dans la partie de l’Inde touristique pour les Indiens, pas pour les étrangers. C’est intéressant pour nous d’observer les pratiques locales, mais c’est beaucoup plus attirant pour les Indiens pour qui un voyage dans cette ville est un pèlerinage. D’autres parts les backpackers du coin vont à Rishikesh où se trouvent les ashrams. Certains y vont pour chercher calme et pratique du yoga, d’autres y vont pour s’évader de leurs problèmes personnels et trouver un sens à leur vie …

Je suis arrivé trop tard pour le voir, mais la ville est le siège d’une très longue procession au coucher du soleil. Tous les pèlerins se rendent au bord de la rivière, au nord de la ville, déposer un panier de fleurs sur l’eau contenant une bougie en son milieu.

Je dîner calmement, prépare l’itinéraire du lendemain et passe mon premier entretien téléphonique avec le DRH de Tractafric pour des missions dans l’une de leurs agences en Afrique. Premier contact. Je ne suis pas prêt pour travailler tout de suite, mais c’est utile car d’un côté Cat, de l’autre l’Afrique … un bon mix ! Affaire à suivre.







mercredi 21 décembre 2011

Delhi, mercredi 21 décembre 2011


Delhi (Delhi) – 12,8 millions hab.




Delhi - Delhi



J’ai l’impression de me répéter, mais … Delhi, c’est la capitale, et c’est comme on peut s’y attendre : bruyant, impersonnel, cher, pollué … au moins deux amies qui y ont vécu m’ont recommandé d’y rester une semaine tant il y a de choses à voir. 2 jours m’ont suffi pour en avoir marre … La ville a certainement des choses à visiter, mais je ne connais pas assez l’endroit pour l’apprécier et pour l’instant je me contente du calme et de la simplicité de la campagne indienne.

Le premier jour, recherche d’un hôtel, le moins cher possible. Je suis noyé entre les recommandations du Lonely Planet, Trip advisor … quelques mots là-dessus : Le Lonely, le Routard sont écrits par une personne uniquement, qui livre son avis, et souvent l’avis en question n’est plus d’actualité, la mise à jour étant une tâche énorme. Les prix, les conseils sont à revoir. Trip advisor regroupe une communauté de voyageur aux attentes très variées, et on ne sait jamais comment interpréter un avis : a-t-il été écrit par un backpacker qui n’est pas dérangé par une chambre sans fenêtres, par un touriste « luxe » qui n’a pas aimé que la chambre soit poussiéreuse … Bref, c’est toujours le grand doute. Je ne suis pas trop exigeant : je veux une fenêtre, une salle de bain pas trop sale, une prise électrique, de l’eau chaude (s’il fait froid dehors) pour un prix qui reflète la qualité de la chambre. Le bruit, la propreté … c’est secondaire.
Et me voilà finalement pour moins de 4€ dans une chambre avec un lit double, une salle de bain, le tout sale et habité par une souris. Pas de fenêtre, mais la télé (99% des chaines en Hindi, mais il y a la chaîne connue par tous les backpackers d’Asie : Star Movie !).



Le premier jour c’est recherche d’un Apple store. J’y vais à pied pour profiter de la traversée de Delhi. Le centre est assez riche et développé. Je suis dans la partie « New-Delhi ». En fait, c’est bien organisé, les avenues sont larges, 2x2 voies, plus des trottoirs et une rangée d’arbre de chaque côté de la route. Ca sent le développement colonial à plein nez et c’est harmonieux. On est bien loin de la partie « old-Delhi » que j’imagine désorganisée comme j’ai pu découvrir les villes indiennes jusqu’ici. Connaught Place est l’équivalent des Champs Elysées, en rond. Boutiques et restaurants de luxe organisés en trois cercles concentriques autour d’une place.
Puis au sud les fameuses avenues larges et aérées avec des immeubles résidentiels, et enfin l’avenue comportant l’arc de triomphe et les palais présidentiels. Je continue en rickshaw vers le centre commercial et me réfugie après mes achats dans un bar lounge du quartier expat. Enfin, je soupçonne le quartier d’être expat : grandes villas, grosses voitures … La découverte de Delhi est intéressante.


Le retour en taxi est une belle aventure ! Taxi non-officiel, prix négocié comme jamais pendant au moins 5 minutes. J’ai appliqué ma technique préférée : je m’en vais pour faire signe que je suis prêt à marcher des kilomètres plutôt que payer son prix. Le gars m’a suivi pendant 200 mètres pour finalement accepter mon prix.  La meilleure partie de l’aventure arrive après 5 minutes : pneu crevé. Le conducteur appelle un copain qui arrive en voiture. Echange des conducteurs et mon gars me ramène dans la voiture de son pote en laissant ce dernier réparer le pneu crevé !

Le jour suivant, j’attends Martin, un ancien collègue de Mada qui revient de son trip moto. Pendant ce temps, je valide la dernière étape en vue de l’obtention de mon diplôme de l’EM !!!! Je vais enfin être diplômé !!! Puis Martin arrive, et ce sont les retrouvailles, et la série de questions sur la moto et l’itinéraire. Nous filons chez Tony Motorbike, Martin rend sa moto, je négocie pour ma location. Enfin, dîner et thés. Nous buvons des litres de thé !

Le lendemain nous avons rendez-vous pour visiter le dealer Cat du nord-est de l’Inde. Mais le chauffeur arrive 1h30 en retard, et finalement on annule. Mon contact chez Cat est tellement désolé qu’il me dit de garder la voiture pour la journée ! La gentillesse des Indiens + les liens existants entre collègues Cat donnent un très très bon mélange. Je file voir un dermato pour mon truc dans le cou, en profite pour donner mon sang à l’hôpital de Delhi et vais ensuite louer la moto. Entre paperasse et essais, le tout prend 2 heures ! Finalement je ne loue pas vraiment … Enfin, techniquement, j’achète, puis le vendeur s’engage à me racheter la moto moins une décote qui correspond à un montant journalier. L’ « agence de location » est un intermédiaire de vente. C’est usuel donc je ne m’inquiète pas. C’est surtout qu’ainsi l’ « agence de location » n’a pas à avoir ce statut et ça doit leur éviter des taxes. Puis ils n’ont pas à assurer la moto puisque j’en suis propriétaire. Ah, le bruit de la Royal Enfield. Non pas brrrrrr comme une moto classique. Non, un magnifique et pompeux plum plum plum plum …. Dîner classos ce soir car c’est le dernier jour pour Martin en Inde. Il retourne ce soir en Belgique pour passer Noël.



De mon côté, je suis prêt pour le départ le lendemain. La moitié de mes affaires est à la consigne, le reste est emballé. L’itinéraire est à peu près planifié (je suis prêt à le modifier selon les envies du moment), et la route du lendemain est dans le GPS. Je suis surexcité !


dimanche 18 décembre 2011

Train de nuit entre Jhansi et Delhi, dimanche 18 décembre 2011


Jhansi (Madhya Pradesh) – 500 000 habitants


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Jhansi - Madhya Pradesh



La nuit s’est bien passée. Disons qu’elle a été silencieuse. Le festival n’a pas repris au petit matin ! Petit déjeuner chez mon gars « recommandé Lonely Planet » qui m’installe au chaud sur une chaise de l’autre côté de la rue, c’est tellement attentionné ! Je décide de ne pas visiter le fort. La ballade de la veille dans le palais me suffit. Et finalement, le fort est joli vu de l’extérieur… C’est comme les ponts, c’est pas en montant sur le pont qu’on le verra ni que l’on va faire de belle photos … donc j’économise mon temps et mon argent et me prépare à partir vers Jhansi d’où j’ai un train de nuit vers Delhi. Finie la vadrouille dans le nord-est de l’Inde.

Négociations qui n’aboutissent pas avec les chauffeurs de rickshaw qui veulent me faire payer 10 Rp pour la course (normal) plus 10 Rp pour le sac à dos (peut-être normal … en tous cas je ne veux pas payer ces 10 Roupies. C’est normal d’avoir des bagages non ?, pourquoi payer un supplément ?). Bref, je commence la route à pied et finis par me faire emmener par un gars qui tient à gagner ne seraient-ce que 10 roupies. En fait … béni soit-il ! Je pensais que les 10 Roupies ne couvraient la course que jusqu’à la route principale d’où il faudrait prendre un bus pour environ 50 Roupies. Et je n’aurais eu à marcher que 6 ou 7 kilomètres. Mais … non . En fait les rickshaw emmènent jusqu’à Jhansi qui est 30 km plus loin ! Heureusement que l’un d’entre eux a fini par accepter le prix !!

J’ai une après-midi à tuer, alors en cherchant un café où me poser je me perds et me dirige vers le fort. Tiens, pourquoi pas. Le fort est pas trop mal conservé, mais c’est désolant de voir ce que les Indiens en font. Inscriptions sur tous les murs, ordures dans tous les coins … Comme partout, il y a plein de monde. Je décide tout de même de bouquiner dans l’herbe tout en me demandant combien de temps je resterai seul. A peu près 30 secondes. 30 secondes de calme avant que quelques personnes viennent me faire subir l’interrogatoire habituel : pays, d’où vient-on et où va-t-on, âge, marié ou non, pourquoi le ciel, etc. J’ai pourtant des écouteurs et de la musique dans les oreilles. Que ne comprennent-ils pas !!
Les premiers sont à peu près respectueux. Le deuxième groupe m’agresse verbalement parce que je ne réponds pas et je finis par me lever et aller dans un autre coin. Là-bas, quelqu’un veut me taper des cacahuètes. Je dis non, il ne comprend pas pourquoi … Jouant le jeu, je lui demande 5 Roupies contre des cacahuètes. Et il me paie ! Comme attendu, les enveloppes des cacahuètes finissent éparpillées dans l’herbe. Par terre. Même pas dans une poubelle. L’endroit était propre. Avant. Bref.

Bref, direction une boulangerie où je m’achète 1 kilo de biscuits qui feront mon dîner. J’y croise un Allemand qui lui parcourt l’Inde en vélo. On compare nos méthodes : vélo, moto, l’idéal lorsque l’on veut prendre le temps de profiter des paysages. Et en route vers la gare, arrêt chai bien sûr !

Puis le train direction Delhi. En classe « sleeper », c’est-à-dire dans le froid ! Passons rapidement sur les différentes classes dans les trains indiens. J’en compte de mémoire 4 classes couchettes, plus les classes assises. Pour les classes couchettes : trois classes avec air conditionné. Dans la première, lavabo individuel, draps, oreiller etc … le grand luxe. Dans la seconde, draps et oreillers, et toujours un matelas moelleux.
Dans la troisième, on se contentera du matelas moelleux. En sleeper, pas d’air conditionné mais uniquement des ventilateurs, banquette dure, pas de drap. C’est vraiment rude ! Dans tous les cas les couchettes sont sur réservation. La seule classe sans réservation, c’est la seconde classe assise. Et là c’est le souk. Les emplacements prévus pour 12 personnes peuvent accueillir jusqu’à 40 personnes (expérience vécue l’an dernier entre Jaïpur et Delhi … pas simple … !). Les différences de prix sont impressionnantes. Des rapports de 1 à 10 entre les différentes classes.

Je suis donc en sleeper, banquette dure et au froid. Mais cette fois j’ai prévu le coup : beaucoup d’épaisseurs en haut, et polaire recouvrant les pieds et les jambes. Je discute politiques, culture et relations diplomatiques entre la France et l’Inde avec mon voisin de couchette. Le train c’est génial ! On y rencontre des gens vraiment intéressants. Qui ne courent pas après votre portefeuille. Le pied. 




samedi 17 décembre 2011

Orchha, samedi 17 décembre 2011



Orchha (Madhya Pradesh) – 8 000 habitants




Orchha - Madhya Pradesh


Lever avant tout le monde, départ aux aurores, je suis le premier client d’un vendeur de chai. Il allume son feu pour moi et je partage mes biscuits avec les quelques clients qui arrivent. Puis dans le bus, taxe (évidemment) sur les bagages, et c’est parti pour 3 heures qui ont du inspirer la SCNF : à nous de vous faire préférer le train. 6 personnes par rangée, au moins on est calés et dans les virages, ca ne bouge pas ! Mais il fait chaud et la conduite n’est pas très rassurante. C’est mon premier bus en Inde, je suis servi !

Bref, Orccha est une ville minuscule, un village, deux rues à angle droit, quelques rues secondaires. 8 000 habitants, en Inde, pensez ! Cela n’apparaît sur les cartes que parce qu’il y a des palais. Et encore, pas sur toutes les cartes. Le bus ne s’y arrête même pas, il faut ensuite prendre un rickshaw. Groupés, serrés, mais pas chers, à la local. Non je ne suis pas touriste ! J’emménage, fais ma lessive, rituel classique ! J’ai un peu peur car il semble qu’il y a un festival en ce moment. Une sono crache littéralement un son déplorable et les murs de l’hôtel ne protègent de rien. Des gens chantent, ou prient, ou bien font les deux en même temps. On m’explique que ça peut durer un ou deux jours, comme une semaine, ça dépend de l’ambiance … Génial ! Et c’est le jour comme la nuit. Je sens que je vais bien dormir !

C’est parti pour l’exploration de la ville. Pas le courage de payer pour visiter le palais, alors j’en trouve un autre où, dixit le Lonely planet, on peut monter les escaliers vers les terrasses. Arrivé là, surprise, il y a un cadenas sur les portes et un gars propose d’ouvrir moyennant un Euro de l’heure de visite ! C’est certainement tout sauf officiel, mais tant pis, je paie. Je refuse ses services et sa lampe (j’ai la mienne) et commence l’exploration. C’est génial !!!! Montées des marches dans le noir, ballades dans les galeries, promenades dans les hauteurs du palais, arrivée sur les terrasses. De là, je profite à fond de la vue sur la ville et ses différents palais.
Quelques photos et je cherche à aller plus haut. Je trouve un passage, je suis comme Indiana Jones explorant un vieux temple. Je traverse quelques salles aux coupoles envahies de chauves-souris puis le seul moyen d’aller plus haut, c’est d’escalader des dalles coincées dans le mur faisant office d’escalier. Ni une ni deux, je monte ! Jusqu’au point le plus haut d’où l’on ne voit … rien, en fait, mais c’est pas grave, j’ai fini le palais ! Redescente, pour trouver la porte fermée à clef de l’extérieur. Pas grave, j’erre sur les hauteurs en attendant notre ami le seigneur des clés arnaqueur de touristes, et redescends avec lui. Courte négociation sur le fait que je suis resté deux heures au lieu d’une … il veut me faire payer double ! non mais et puis quoi encore !


Balade dans le palais de Orchha

Ensuite, ballade en ville vers d’autres temples et palais, puis diner. Très beaux moments encore : j’arrive tôt et profite du coucher de soleil pour écrire  et bouquiner. Puis dîner, plus ou moins tout seul dans la salle. Les employés se posent devant la télé : Spiderman 2 ! Je m’installe avec eux et bois chai sur chai en mangeant quelques nan. Finalement, ils vont tous se coucher un par un et quand le film est terminé le dernier ferme les portes derrière moi en me disant : bon il est trop tard, tu viendras payer demain. Excellent ! Le lendemain nous faisons les comptes, quelques chais passent à la trappe.