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lundi 23 janvier 2012

Mumbai, lundi 23 janvier 2012


Mumbai (Maharashtra) – 16,4 millions d'habitants



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Je quitte Mumbai avec un petit pincement. Pourquoi ai-je tant aimé mon séjour ici ? C’est une grosse ville et je suis plutôt anti-capitales … Retraçons ce qui m’a fait apprécier cette ville.

Le climat tout d’abord : chaud et ni trop humide ni trop sec. En bordure d’océan, ou plutôt entourée d’océans, la ville est bâtie sur une presqu’île et les vents balaient les nuages. Après deux mois et demi de froid intense, je suis enfin dans mon élément en manches courtes 24/24.


Puis la ville a beau être énorme (16 millions d’habitants), elle est néanmoins aérée et relativement propre. Les rues sont des avenues larges et circulantes (ceci dit, je n’y suis resté que pendant le week-end, je ne connais pas les embouteillages de la semaine). Un métro et des lignes de train facilitent la circulation des personnes, une rocade a été construite sur la mer pour contourner une partie chargée du centre-ville. Enfin, centre-ville …
En fait la ville est toute en longueur. Quelques kilomètres de large sur une vingtaine de kilomètres de long. Tout au sud, le quartier colonial historique où l’on admire de magnifiques monuments style Anglais. Arcades gothiques, clochers, librairies et université style Harry Potter, gare en vieilles pierres dans un style british/musulman/indien moderne… Arc de triomphe énorme s’ouvrant sur l’océan et appelé la porte de l’Inde (construit pour accueillir George V lors de sa visite il y a bientôt un siècle).

Et puis l’eau entoure la ville, mer arabique d’un côté, mer adaman de l’autre. Et ça j’adore.

Ensuite, c’est un poumon économique pour l’Inde. Et ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Delhi m’est apparue comme une ville vieille où l’on peut comprendre les difficultés du pays à se développer, il y a tant à faire et tant de monde, et tant d’inertie … A Mumbai, on sent la richesse (toute relative) partout : immeubles de 10 étages minimum, belles voitures, peu de misère apparente (mettons le politiquement correct de côté : c’est moins la cour des miracles qu’ailleurs, même si les bidonvilles – "slums", existent aussi ici, mais sont mis à l’écart). Et puis la jeunesse est dynamique.
Le soir les gens se regroupent le long de la croisette locale, et ça bouge, ça fait du sport, ça parle Anglais … D’un côté, je me dis que je suis resté dans les aires pour touristes ou pour riches locaux où l’on ne voit que le bien. D’un autre côté, j’ai parcouru une bonne partie de la ville à pieds ou en bus et c’est vraiment une impression générale. Attention, souvenons-nous que Slumdog millionnaire se passe à Mumbai. Il y a des bidonvilles et des gens malheureux. Mais en tous cas, l’impression générale est que ça bouge. Plus qu’ailleurs.



Pendant trois jours j’ai erré dans ces rues profitant du beau temps et du calme relatif. Je n’ai pas manqué d’admirer les couchers de soleils et de prendre du bon temps dans la boulangerie « le pain quotidien » où j’ai dépensé chaque jour beaucoup plus que mon budget quotidien, mais franchement, vous auriez vu les pâtisseries, le fondant au chocolat, les salades et le filet de poisson grillé, vous auriez craqué aussi. Pour dire à quel point je me suis laisser aller, je me suis offert deux séances de massage thaï des pieds. Calme, huiles essentielles, massage fait par des Thaï qui saluent Sawasdee cap dès qu’on entre dans le salon, la photo du roi de Thaïlande dans l’entrée … quel bonheur !

Pas sûr que ce Carlton
ait 5 étoiles !
Côté hébergement, là ça fait mal … J’avais réservé à l’auberge de jeunesse tenue par l’armée du salut (eh oui !). Mais vu le prix de la chambre, j’ai tenu à vérifier s’il n’y avait pas moins cher. A minuit en pleine saison touristique, me voici en train de faire le tour des hôtels avec un rabatteur local qui veut à tout prix (enfin, surtout à son prix) me caser dans l’hôtel truc (j’ai pas retenu le nom). Complètement stupide, tout est bien sûr complet. Ou alors les réceptionnistes dorment et n’ont pas envie de se lever pour moi.
Bref, retour à l’armée du salut pour passer la nuit dans une chambre qui doit faire 40 mètres carrés, la salle de bain fait deux fois la taille de la chambre que j’avais à Delhi … et il y a 5 ou 6 mètres de hauteur de plafond. En gros, on pourrait faire 10 chambres dans le volume d’une seule … Comprends pas … En tous cas, le tarif inclut petit déjeuner et déjeuner, alors ça vaut le coup !

Dimanche matin, pour aller à LA messe française mensuelle, je pense marcher un peu. Mouais … vu l’heure (une heure avant la messe) je décide de prendre le bus … bien m’en prend, car il faut en fait traverser toute la ville. Sur la carte c’est tout près … mais ça dépend de l’échelle ! Il me faut une heure et demi pour y aller, à pieds puis bus et enfin rickshaw !!!! Et quelle surprise, moi qui pensait trouver une énorme communauté expat française, il y a en tout et pour tout 10 familles à la messe. C’est pas grave, la ferveur y est et le retour est plutôt cool. Marche, rickshaw, taxi et finalement bus avec un contrôleur qui est aux petits soins pour moi.

Je fais un détour par la mosquée Haji Ali dargah construite au XVe siècle. En pleine mer et reliée à la ville par une digue, c’est un haut lieu de prière et touristique. La digue est pleine à craquer, de visiteurs d’une part, et de la cour des miracles d’autre part (oublions encore une fois le politiquement correct). Est-ce réel, est-ce une mise en scène (comprendre une aumône organisée, traduire une mafia de la pauvreté manipulée par des macs), bref s’alignent sur la jetée culs de jatte, vieilles femmes récitant des prières, enfants nu-pieds, handicapés de toutes sortes, aveugles etc … On sent que l’argent est ici.

Les horaires de train
Ce soir j’ai repris le train. Après ces quatre semaines d’indépendance des transports, ça me fait du bien. J’avais oublié combien j’aime les trains indiens. Faire la queue pour acheter son billet (et surtout trouver le bon comptoir), arriver à la gare et chercher la salle d’attente la plus confortable (et usurper le droit d’y rester sans tenir compte de la catégorie de son billet), gagner le quai (se dépatouiller au milieu de milliers de gens allant dans tous les sens), trouver sa couchette (tout en se faisant aider par des locaux hyper sympas), apprécier les odeurs (pas toujours appréciables ceci dit …) et les sons (bruits) des vendeurs de chai, oreillers, beignets etc … Enfin, discuter avec le premier venu.
Ce soir, étant particulièrement de bonne humeur, j’ai initié la conversation, avec un Birman, qui en fait ne parlait pas plus Anglais que je parle … birmanais (?). Enfin, si, il connaît des mots… il sait pas vraiment les mettre dans l’ordre, mais bon, j’ai réussi à m’inventer cette vie d’Allemand avec un père français une mère allemande, vivant à Berlin … J’ai oublié de caser le métier : pilote de jets privés. Oui, c’est un nouveau passe-temps. Comme c’est lassant de toujours répéter les mêmes réponses « France, Téo (mon prénom de voyage), ville-où-je-vais, salaire etc…), je m’invente de nouvelle vies. Je suis tantôt Allemand, Arménien, etc … Je dois avouer que la vie dans laquelle je suis pilote de ligne est une de mes préférées. Cela peut paraître bizarre mais pour en avoir discuté avec pas mal de monde, c’est une activité que beaucoup de gens adoptent un jour ou l’autre dans ce type de pays. Et certains doivent se demander pourquoi j’ai un prénom de voyage ? Je n’ai pas envie de donner mon vrai nom, qui d’une part n’est pas toujours facile à prononcer, d’autre part, je ne tiens pas à ce qu’on hurle mon prénom à travers des foules, ou bien que l’on me connaisse trop bien. Alors Téo, surnom donné par mes colocataires à Annecy est parfait. Court, simple à prononcer, et j’aime bien. Surtout pas Titi, qui veut dire autre chose en Anglais !

Il est l’heure de se coucher, si je veux être sûr de me réveiller à 4h, heure d’arrivée à Aurangabad, dans une ville de 800 000 habitants, où je n’ai nulle part où aller, n’ayant aucun hôtel en vue … Wow, l’aventure reprend de plus belle !!! On the road again.



Préparation des samosas en bordure de mer



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