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lundi 5 décembre 2011

Darjeeling - Lundi 5 décembre 2011




Darjeeling (West Bengal) – 2 134m – 110 000 habitants.



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Darjeeling


6h du matin. Toujours dans le car. Nous nous sommes déjà arrêtés plusieurs fois pour déposer des passagers. Je ne m’inquiète pas, on m’a dit qu’on s’occuperait de moi, j’ai confiance. En effet, un des chauffeurs se tourne vers moi et me lance « Kakarbhitta ? », « Oui, oui !! », « descend maintenant ». Et il prend mon sac sur la tête et m’installe dans l’autre bus de la même compagnie, mais qui me conduira à la frontière. Super, tout s’est bien passé. Pas de siège, mais c’est pas grave, j’ai droit au « cockpit » à côté du chauffeur. Oui, dans les bus népalais, le chauffeur n’occupe pas qu’un petit siège sur le côté. Il a droit à toute la largeur du bus. Il y a son siège, un siège pour l’aide-chauffeur, et un immense espace libre pour … rien. Et la cabine ferme, et des rideaux masquent l’intérieur. Dans un sens, ça fait très pro ! Dans un autre sens, c’est de la place perdue !




J’en profite pour voir un peu mieux comment on conduit les bus au Népal et ceci explique bien des soubresauts de la nuit. La plupart sont causés par l’état des routes, défoncées par ci, en état normal mais simplement pas lisses par là. Les autres sont dus à la conduite juste, très très brusque du chauffeur. On se croirait presque dans Mario kart par moment !

Je guette les noms des étapes pour ne pas manquer la mienne maintenant que je suis réveillé et près du but. On annonce soudain « last stop ». Hein ? quoi ? Ah bon ? Mais ça ne ressemble pas à une frontière ça ! A la réflexion, je n’ai aucune idée de ce à quoi peut ressembler une frontière Népal / Inde. C’est la première fois que je traverse une frontière terrestre. Quoique non, en Europe, avant Massss’trichktrkt’ on passait par des sortes de gares de péages entre pays, mais est-ce similaire ici ? Bon, quand je demande comment je fais maintenant, on me dit, ben tu fais rien, c’est ici, on est arrivé à Kakarbhitta. Ah ? bon. Euh, mais, même question alors : comment je vais en Inde maintenant … Un gars du bus me dit de le suivre et m’explique où est le poste frontière Népalais, puis où est la frontière proprement dite.


Coup de tampon sur le passeport, change des dernières Roupies népalaises, coup de fil à Birat pour lui dire que tout va bien et le remercier une dernière fois pour son aide. Puis je me dirige vers la grande arche qui marque, je suppose, la sortie du Népal. Laissez-moi vous décrire la scène : Le jour se lève, on voit le soleil qui pointe au loin devant. La route est encombrée de gens à pieds, à vélo, en rickshaw, en jeep. Chacun va et vient. Ils sont Indiens ou Népalais. Pas un seul étranger à l’horizon. En fait, à bien y penser, c’est la première fois que je traverse une frontière terrestre de moi-même. Il y a bien eu la frontière France Espagne et les pays de l’Est, mais c’était avec les parents, ou encore le Maroc, mais encore une fois en groupe et les chefs Pionniers avaient fait le boulot. Toutes mes autres frontières ont été traversées en aéroport. Alors, je contemple la grande arche qui se dresse devant moi et réalise que ça y est, il est temps de quitter le Népal et de poursuivre l’aventure en Inde.

Quelqu’un s’approche de moi et se présente comme étant Indien mais travaillant en service de nuit à l’hôpital népalais tout proche. Il traverse la frontière chaque jour, ça paie mieux au Népal. Et les Indiens et Népalais sont libres de traverser sans besoin de visa ni tampons sur le passeport. Il m’accompagne et m’explique quoi faire. Passée la grande porte, nous traversons le no man’s land qui court sur environ 1km. Un pont, un long pont, d’où l’on voit les bornes blanches marquant la séparation précise entre les pays, puis au bout du pont, l’entrée en Inde. Je vous avoue que ce n’est pas très vigilant comme frontière. En effet, j’aurai pu quitter un pays et entrer dans l’autre sans visa, sans rien dire à personne : la route est bordée de bâtiment délabrées et poussiéreux, on voit quelques uniformes, mais personne n’arrête les piétons. Mon accompagnateur m’explique.
D’abord il y a la police qui contrôle la sécurité, puis la douane, puis enfin l’immigration. Pas d’arrêts à la douane, on s’en fout apparemment. Il faut dire qu’ils doivent être pas mal occupes avec tous les camions de marchandises qui attendent. Ou bien ils dorment … c’est vrai qu’il est 7h. Il m’indique le poste d’immigration où dire youhou je suis là et je veux un tampon. Ce que je fais. C’est calme ! très calme. Je remplis les papiers, discute le bout de gras avec le policier en charge, puis retourne vers mon facilitateur qui est en train de me chercher une jeep.


Premier chai en attendant. Le chai est le thé indien. Même style de préparation que pour le thé népalais. On fait bouillir du lait, puis on verse dedans du thé en poudre. Selon la recette on ajoute ou pas des épices. On verse le tout dans un petit verre en filtrant le thé au moyen d’une passoire. Super bon.


La jeep directe vers Darjeeling coûte 2000 Roupies (30€). Alors que le trajet courant est d’abord vers Siliguri (principale ville près de la frontière) puis de là, reprendre une autre jeep vers Darjeeling. Siliguri étant un nœud ferroviaire / routier, c’est bien moins cher de faire ainsi : 350 Roupies (5€) … pas d’hésitations ! J’ai réussi à aller de nuit jusqu’à la frontière malgré un changement de bus à faire au petit matin, alors, changer de jeep en pleine journée, fastoche !


La route est propre, ensoleillée, bordée de plantations de thé, et je tape la discute à deux Indiens derrière moi dans la jeep. La vie est belle. Plus que belle. Je suis en Inde, je réalise pour la deuxième fois mon rêve d’il y a 5 ans. Les gens sont sympas, la vie est très bon marché, et tout se passe comme prévu.


Siliguri est associée à New Jalpaiguri. Les deux villes sont côte à côte et l’ensemble pèse 655 935 habitants … On n’en voit pourtant que peu : stop près d’un semblant de gare routière. Un de mes compagnons de route me mets dans la jeep suivante qui va à Darjeeling et c’est reparti. Le trajet est plus long et moins cher … ça doit cacher quelque chose. En effet : la première jeep était calme, route normale (pas trop défoncée), j’étais seul à l’avant et en tout nous étions 5 plus le chauffeur. Maintenant, c’est parti pour 3h de route complètement défoncée (en fait, la présence de goudron de temps en temps est plus une gêne qu’autre chose !), ils sont 3 passager à l’avant (où j’étais seul avant) plus le chauffeur, puis nous sommes 5 au milieu (dont un enfant sur les genoux de sa mère), et ils sont 4 à l’arrière. Encore une fois, … pas si mal : être compressés à 4 sur la banquette évite de se balader de droite et de gauche sur la route chaotique, et aussi tient chaud au fur et à mesure que nous gagnons de l’altitude. De 119m, nous montons à 2 134m ! Et comme on dit … chaleur humaine, chaleur pas cher.


3 heures de route plus tard, nous voici arrivés à Darjeeling, dans les nuages, au froid (encore du froid !!! non mais oh quand c’est qu’on sort les tongs !). Je trouve mon chemin tant bien que mal dans les rues et escaliers agencés complètement au hasard sur la colline. Tout ce que je retiens de la carte du Lonely, c’est qu’il faut monter, et aller vers la gauche, ou vers la droite, je suis plus bien sur. Sans trop savoir où je vais exactement, je finis par arriver sur la crête et voit le panneau de la guest-house que je cherche. J’ai croisé plein d’hôtels en chemin et ai eu plusieurs fois envie de m’y arrêter, mais je poursuis sur mon objectif : la recommandation du Lonely et l’intuition que les hôtels en hauteurs auront 1. Une meilleure vue et 2. Des prix réduits, car ils sont peu accessibles.


Andy’s guest house. Malgré le panneau « complet », j’entre et rencontre la famille de propriétaire. Une guest-house familiale ! Mes préférées. Pourvu qu’ils aient une chambre. Ils en ont une, à 400 Roupies (6,5 Euro), dans mon budget. Je m’y installe puis ressors en excursion dans la ville. Le but : Cyber, carte Sim, change, puis bakery. Cyber, fait, et j’y réserve mon billet de train pour dans 3 jours (sur liste d’attente …), carte SIM, on verra plus tard. Change, fait. Gare … fermée, car on est dimanche. Puis je me pose dans le salon de thé recommandé de la ville.
Thé de Darjeeling, le fameux ! très bon, très pur, ça a le goût de thé, pas comme les sachets. Youpy ! Puis journal, et du tri de photos. Dîner à l’étage du salon de thé, où je bouquine et pirate l’Internet local. J’y rencontre ce couple de Français qui reviennent de 6 semaines au Népal et vont passer 4 semaines en Inde. Ils ont quitté la France pour aller 1 an en Australie en mode « working holiday » visa. On discute sur le chemin du retour, et ne prenons pas rendez-vous pour le lendemain, on se croisera forcément dans les rues !


Le temps est complètement bouché, pas sûr que demain ça vaille le coup de se lever tôt.


Dodo.  

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