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dimanche 11 décembre 2011

Sunderbans tiger reserve (Kolkatta) – Dimanche 11 décembre 2011



Sunderbans tiger reserve (near Kolkatta – West Bengal) – 300 tigres.

Sunderbans tiger reserve (Kolkatta)





Le lever n’est pas si dur qu’attendu. Je suis surtout motivé par l’idée d’aller à la campagne, dans un truc 100% organisé. Après l’expérience thaïlandaise, j’avais dit que je ne retournerais plus en tour organisé. Cependant, l’ambiance de l’agence de voyage, le fait qu’on ne soit que 3 personnes dans le tour, j’ai confiance et je sens que ça va être bien.
En effet, malgré l’heure de retard (pendant laquelle je me suis gavé de chai – le thé indien), l’ambiance dans le mini-bus est bonne. Le guide est cool, nous paie le petit-dej (omelette épicée au piment, on pleure !), et les deux personnes qui sont avec moi sont deux Indiens expatriés en Australie, mais de passage en Inde pour quelques semaines de boulot. Ils souhaitaient profiter d’un tour calme, loin du bruit local. D’où le fait qu’ils soient aussi passés par cette petite agence. 

La route est chaotique, mais à mon goût. J’aime les paysages : c’est rural, la population vit de riziculture, on ne traverse aucune grande ville, ce n’est pas surpeuplé. Les arbres sont variés, mais on trouve beaucoup de palmiers et ça suffit à faire mon bonheur. Musique dans le mini-bus, courts échanges avec les deux autres touristes, quelques explications du guide, je bouquine un peu, dort, bercé, ou plutôt balancé par les soubresauts du véhicule …. L’ambiance est parfaite et la vie est belle. 

Arrivés à l’embarcadère, nous prenons place sur notre bateau. Un bateau modeste de 15 mètres de long environ, 5 mètres de large. Au pont inférieur, des « cabines » - comprenez des matelas séparés par des cloisons en bois et des rideaux, le moteur – comprenez l’endroit huileux et bruyant du bateau, la « cuisine » - comprenez un espace vide huileux (aussi) où ils cuisinent. Au pont supérieur, la cabine du capitaine, un peu d’espace devant, où s’asseoir et balancer ses jambes dans le vide, et derrière : des matelas, un canapé, et des chaises où profiter tranquillement de la vie. De la vue. Et de la vie. Chai, biscuits, puis nous partons. 

La réserve de Sunderbans est un espace protégé qui regroupe mangroves et animaux. Située dans le delta du Gange, c’est une des plus grandes mangroves du monde. On y trouve plein d’oiseaux, des crocodiles, serpents d’eau, des varans, des cerfs et biches locaux et autres bêtes bizarres, et surtout des tigres du Bengale. Que l’on ne voit que rarement. Cet espace est constitué d’îles séparées par des fleuves, en fait les bras du fleuve principal. Les îles elles-mêmes sont des regroupements de terres car elles sont traversées par d’innombrables bras secondaires. Nous nous laissons emmener à travers ce dédale de bras d’eau sans comprendre comment eux peuvent se repérer, sans carte ni boussole. L’expérience ! Des gens habitent ici. Ils vivent de la pêche et de la culture du riz. Des bateaux servent de transport en commun entre les différentes terres. Des barrières protègent les villages des tigres. Cela n’empêche pas les habitants de tirer de temps en temps pour éloigner les éventuels prédateurs. 

Après un court tour en bateau, suivi d’un déjeuner sur le bateau, ballade à pied dans un village. C’est calme, on ne se fait pas agresser par les gens, personne ne veut rien nous vendre ! C’est tellement reposant ! Puis, le meilleur souvenir de cette journée : tour en barque. Jusqu’au coucher du soleil, nous sommes emmenés par un pêcheur le long d’un canal et observons les oiseaux, la nature. Au retour, je m’allonge et m’endors bercé par les mouvements du batelier, au son des chants d’un des touristes indiens. 

Retour sur le bateau où la suite du programme est un concert de musiciens locaux. C’est assez curieux de les voir manipuler cymbalettes (comment appeler de minuscules cymbales ?) harmonium portatif et tambour. Tout en chantant. Pendant ce temps, c’est l’éclipse de lune, et le spectacle des autres bateaux essayant de s’amarrer au ponton et faisant débarquer les passagers. Personne ne tombe, à l’eau. Ca tient du miracle ! 

Nous voyons également à quoi ressemblent les autres croisières : les bateaux du gouvernement sont immenses, bruyants et embarquent des dizaines de touristes. Les autres agences embarquent moins de touristes, mais les bateaux sont tout de même sonores et peu amicaux. Le prix de mon tour est tout justifié ! 

Dîner, puis nous nous éloignons du ponton pour aller jeter l’ancre en plein milieu du fleuve, dans la brume et la nuit, pour être au calme. Lecture et je commence ma nuit sur le ponton supérieur, bercé par les éléments. 

Je ne finis pas la nuit sur le pont. Vers 4h du matin, je suis réveillé par 1. le froid, 2. L’humidité, 3. Les gouttes d’eau condensée qui tombent du plafond en toile. Direction le lit pour les 2h30 qui restent à dormir. Car ce matin, il faut être les premiers au bureau de la réserve, pour ensuite être les premiers à entrer dans la réserve, et être les premiers à voir les animaux avant que ces derniers ne partent à cause du bruit. Et puis les animaux sont actifs le matin et le soir seulement, ça c’est de notoriété publique. 

Sauf que ce matin, c’est brumeux. On ne voit pas à 20 mètres. Les capitaines hurlent pour savoir où sont les autres bateaux. Pour ne pas perdre trop de temps, nous avançons tout de même, à l’aveugle, pour rejoindre exactement les bureaux de la réserve. Trop bon les gars ! 

Le reste de la journée est très calme. Je passe le plus clair de mon temps allongé sur le pont du bateau à bouquiner et dormir, levant de temps en temps la tête pour observer les oiseaux multicolores que nous montrent le guide et l’employé de la réserve monté à bord. Ballade dans la canopée … à mourir de rire : un chemin de béton surplombe de quelques mètres le sol, sur 300 mètres de long. 

Déjeuner encore une fois super bon. Il faut dire que c’est cuisiné à bord, pour seulement quelques personnes. On est loin des cantines de restaurant ou de la nourriture en boîte. C’est tellement épicé qu’en racontant à mes deux amis que la nourriture épicée peut donner le hoquet, j’attrape le hoquet moi-même ! 

Alors que la plupart des tours quittent la réserve après déjeuner, notre bateau continue son tour et vers 16h, nous dépose à terre, d’où nous prenons un cyclopousse pour arriver à l’embarcadère situé en face du parking où nous attend finalement la jeep du retour. Ce dernier petit trajet est parfait pour mieux voir comment vivent les gens de la réserve. Pas de voiture ici, uniquement vélos et quelques motos. Et c’est déjà toute une histoire pour transporter la moto par barque jusque sur les îles. Enfin, pas pour eux. Perso, je ne le ferais pas, ou alors en me faisant aider de plein plein de gens ! 

En cyclopousse, nous traversons de minuscules villages, voyons les écoles, les lieux de rassemblement des habitants, les fermiers récolter le riz, ceux qui travaillent plus tard que les autres pour être sûrs d’avoir tout récolté avant que le riz ne pourrisse. Tout est évidemment fait à la main. Je me demande combien de personnes compensent le travail d’une moissonneuse batteuse. 

Puis nous prenons le fameux transport en commun local. La grande barque remplie de dizaines de personnes, vélos et autres marchandises, navigant à vue, dans le noir complet (ou à la seule lumière de la lune), au milieu de tous les autres bateaux. C’est plus ou moins comme le bus finalement. 

Je passe le plus clair de mon retour en jeep à bouquiner mon roman qui me tient en haleine. 200 pages lues pendant la journée. Pas mal ! 

Retour à l’appartement où je raconte mon week-end à Ratnesh et Elise, puis dodo pour tout le monde. Ca tangue encore dans mon lit, et j’entends encore le silence qui m’a bercé tout le week-end. C’était bien !




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