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vendredi 11 novembre 2011

Dolé - Vendredi 11 novembre 2011 – 4110m




Aujourd’hui le lever est plus difficile. En fait, le lever est normal, petit déjeuner enfilé, il fait froid (ça commence à devenir une routine ça, bien que ce matin, de la gelée blanche recouvre l’ensemble du village). J’ai pris froid hier en prenant les photos du coucher de soleil sur le Thamersku. Bon, passons. Non, le problème suit le premier passage aux toilettes.
Diarrhée ce matin, et c’est pas bien pratique pour marcher. Alors Smecta obligatoire et nous partons. La montée est différente de la veille. Nous suivons une longue vallée, le chemin monte très doucement. En chemin, je sème Natacha mais la suit du regard pour être sûr que tout va bien. Quelques signes de temps à autres pour s’assurer que malgré l’écart, tout le groupe (nous deux) va bien (allons bien). 




Le truc c’est qu’ajourd’hui, on monte pour redescendre pour remonter de plus belle. Partis de Khumjung (3780m), nous arrivons à Mongla (3970m) après quelques heures de marche, pour redescendre vers Phortsé Tenga (une maison) (3680m). De là, chaque pas descendu devient un pas à remonter de nouveau, et une fois n’est pas coutume, je me demande ce que l’on fait par ici ! Notamment que c’est maintenant que les choses difficiles commencent pour moi.
Le mal de tête que j’ai depuis le matin et que j’attribue à un mix froid / mauvaise nuit / déshydratation / diarrhée ne me quitte pas. Je m’arrête régulièrement pour reprendre mon souffle et mes esprits. Je me rends également compte que j’ai mon cerveau commence à tourner au ralenti. Confusion, difficultés à me focaliser sur une idée particulière etc…. Comme je dis à Natacha plus tard, je ne me sens pas de faire un DS de math de prépa, même pas des calculs simples. Oui je sais la méthode peut paraître bizarre, mais c’est ainsi que je vérifie l’aptitude de ma tête à fonctionner normalement ou pas. 

Montée éprouvante donc, nous croisons les premières cascades et rivières gelées qui nous font réaliser que nous avons passé l’isotherme 0°C … les forêts d’arbres que nous traversons semblent hostiles : froides, voire gelées et ombragées, les feuilles tombe (c’est l’automne) et j’ai peur de voir lord Vador apparaître au détour d’une colline, tel Luke Skylwaker en déroute mentale. 




Bref, nous arrivons à Dolé, et c’est la délivrance. Installation dans le lodge, rapide déjeuner boîte de thon sur la colline – il est 13h et nous avons 20 minutes avant que le soleil ne disparaisse derrière la colline ! Puis toilette-lingette, et nous partons dans le dining jouer au Yam, écrire, lire, et nous réchauffer. 

Notre socialisation commence ce jour. Au fond, un couple d’Américains vivant à Melbourne discute avec deux personnes de Sidney au sujet du Diamox. Un Canadien, Michel, qui deviendra un bon ami est également de la partie. Ainsi que son ami de voyage, un Coréen-Américain faisant partie de l’armée américaine. Tendant l’oreille, nous avons envie de participer à la discussion. Petit rappel : Natacha voulait prendre un demi-comprimé le matin, un demi l’après-midi en prévention depuis Namché, je ne savais pas ce que je voulais faire. Nous n’avons finalement rien pris. 

Je m’incruste dans la conversation, suivi par Nat, et le discours est le suivant : ça ne fait rien de mal, ça ne masque pas les symptômes du mal des montagnes, au mieux, ça va mieux, au pire, … rien ne se passe. Je finis par réaliser que mon mal de tête, ma fatigue, ma confusion mentale et mon manque d’appétit (j’ai peine à manger mon Dal Bhat) sont probablement du au mal des montagnes. Alors que je me résous à prendre mon premier Diamox …. Et God bless the Diamox! Une heure seulement après ça va déjà mieux et je « pète » la forme ! C’est même dur de me mettre au lit ! Je passe une excellente nuit, seulement troublée par un pissou historiquement long (effet secondaire du Diamox, on fait beaucoup, beaucoup, beaucoup pipi).

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