J’ai passé une excellente nuit, je me sens très bien au matin. Le Diamox est génial. Ma première vraie bonne nuit, et plus mal de tête, le Smecta a également fait son effet et côté intestins, tout va bien. En bref, je suis parti pour une folle journée de marche en montagne.
Mais aujourd’hui c’est Natacha qui a du mal. Elle a vraiment, beaucoup de mal pour la montée. Pas de plan foireux aujourd’hui, c’est de la montée pure, sur chemin tranquille, pas trop de marche.
Nous quittons les dernières forêts pour marcher assez rapidement dans les nuages, continuant de remonter la vallée de la Dudh Kosi. Je tente quelques photos malgré les nuages de la vallée, immensément large, qui s’étend à mes pieds, et des quelques aigles qui nous tournent autour. Mais pas de chance pour eux, nous sommes trop grands et trop vivant pour nous laisser faire !
Je marche cependant plus lentement que ce je pourrais afin de rester proche de Natacha et la soutenir. Elle a régulièrement mal à la tête et doit s’arrêter quelques minutes chaque dizaine de minutes afin de pouvoir respirer et que son mal de tête disparaisse. Je lui répète que c’est normal, que c’est l’altitude, et surtout que c’est exactement ce que je ressentais la veille. Elle a pris un demi-Diamox le matin et je l’encourage à en prendre l’autre moitié rapidement.
Nous arrivons finalement à Machhermo, dans les nuages, au froid (je l’ai déjà dit qu’il faisait froid ?). Sunjay n’a pas réservé le lodge que les Américains nous avaient recommandé, mais nous sentons qu’il est délicat de demander à changer et nous nous installons au Trekkers lodge. C’est parfait, il y a même un tuyau à l’extérieur pour faire lessive et toilette … Etait-ce une bonne idée … ? Faire la lessive, oui, sûrement. Chaussettes, culottes et caleçons y passe. Je prends mon courage à deux mains et entame une toilette du torse.
Eau froide, temps froid et nuageux (rappelons que la température extérieure est entre 5 et 10 degrés). L’eau s’arrête même alors que je n’ai pas encore rincé le dos. Pas de problème, j’ai suffisamment froid, le savon ira sur la serviette. Brrrr. Retour au chaud, et nous partons pour la discussion à 15h au centre de santé du village sur le mal des montagnes. Michel le Canadien et Natacha ne se sentent pas bien. Pour ma part, sous Diamox, je suis en pleine forme. C’est très intéressant, le médecin Néerlandais répète ce que nous avons déjà lu dans les livres, mais de façon plus complète et plus interactive. Bilan de la discussion et des tests de saturation en oxygène dans le sang : Natacha n’arrive pas à fixer l’oxygène qu’elle respire (et qui en plus est plus rare dans l’air dû à l’altitude). Donc, Diamox, pour sûr. Puis …. Que fait-on le lendemain … Nous avons prévu de continuer vers Gokyo et d’y faire notre acclimatation. Principalement parce que c’est ce que nous avons lu partout. Et nous avons lu cela parce qu’il y a plus de choses à faire à Gokyo qu’à Machhermo. Mais, si l’on suit les recommendations d’usage (monter de moins de 300m max par jour, et un jour de repos tous les 1000m), l’acclimatation est à faire à Machhermo. Alors, nous prenons finalement la décision suivante : le lendemain, on se lève, on voit l’état de Natacha (maux de tête, fatigue et confusion mentale), puis on avise. Le mécontent de la bande, c’est Sunjay, qui ne veut qu’une chose : avancer le plus possible. Mais bon, la santé d’abord.
Yam le soir, Michel nous regardant jouer et apprenant les règes en même temps. J’ai retrouvé l’appétit et tout va bien. En ouvrant la carte nous attirons à nous les deux Gallois Tracy et … je-sais-plus-son-nom que nous avons croisés toute la journée sur le chemin. Ils ont booké un tour « sous tente ». C’est habituellement plus cher, et ils sont tellement, mais tellement déçus : ils pensaient camper à l’écart de tout, dans des coins un peu désert, ils se retrouvent à s’installer dans les cours des lodges. Les toilettes sont creusées dans la cour, ils ne prennent que leur dîner dans le lodge, et encore, ils ne peuvent même pas choisir leurs plats. En fait, ils ont tous les inconvénients des lodge dans en avoir les avantages. Nous nous rendrons compte le lendemain matin qu’une dame de leur groupe a même booké une chambre à l’intérieur car elle avait trop froid sous la tente ! Enfin, niveau ambiance … ils se retrouvent avec que des vieux Anglais … Et ils préparent un contre-itinéraire dans leur coin pour profiter un peu mieux de leur trek, quite à devoir payer les lodge de leur propre poche.
Ils sont très sympas.
Dodo.
Toilette à 4 400m d'altitude par 5°C ...
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