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jeudi 10 novembre 2011

Khumjung – Jeudi 10 novembre 2011 - 3 780 m



Pour la deuxième journée d’acclimatation habituellement prévue à Namche, nous avons décidé de faire d’une Everest deux treks (d’une pierre deux coups pour ceux qui n’auraient pas compris) : monter à Khumjung (300 m plus haut) et y rester pour se faire une nuit intermédiaire entre Namche (3 400m) et Dole (4 110m). Confusion entre ce que nous voulions faire hier et aujourd’hui, et du coup on reprend le même chemin. 2h30 plus tard, nous sommes à Khumjung. 

C’est un village sherpa traditionnel, pas pourri par le tourisme de masse. Tout est construit en pierres de taille. Les murs des maisons sont en pierres posées les unes sur les autres et ajustées au mieux. Pas de jointure. L’isolation est faite par les cloisons intérieures en contreplaqué. Autant dire que la température à l’intérieur de la maison est proche de la température à l’extérieur, elle-même proche de la température à laquelle l’eau gèle … A part dans la « dining-room » où le poêle et la chaleur des convives réchauffent la pièce (chaleur humaine, chaleur pas chère). Les maisons sont éparpillées en bordure des champs où poussent principalement pommes de terres, ou alors qui servent de pâturages pour les yaks. Les bordures de champs sont des murs de pierres empilées. Tout semble être en équilibre précaire, mais pourtant ça tient (enfin, pour combien de temps ?). 


Nous nous baladons dans les ruelles formées par les limites entre champs et déjeunons sur le perron d’une maison, face au soleil et face au Thamserku (6 618m), qui avec ses pointes enneigées est devenue ma montagne préférée des environs. Déjeuner pâtes lyophilisées, barres de céréales, pomme. Yummy ! Puis nous poussons jusqu’à l’école et les deux gros chorten du village entourés de quelques dizaines de moulins à prières.
Nous faisons tourner chaque moulin, dans le sens des aiguilles d’une montre bien sûr, et passons le reste de l’après-midi à boire du thé, jouer au yams, écrire et discuter avec le propriétaire du lodge où nous nous posons. La différence de température entre « derrière la fenêtre au soleil où il fait bon » et « quand le soleil est couché et qu’il fait froid » est énorme et nous rentrons vite à notre lodge. 

Je m’arrête entre la chambre et la dining room et « commate » devant la vue. Je suis assis face au Thamserku et à l’Ama Dablan (6 828m) et regarde l’ombre monter sur les montagnes au fur et à mesure que le soleil se couche. Une dame et son fils fendent du bois pour préparer le feu dans le poêle de la pièce commune. Les derniers groupes de trekkeurs rentrent dans leurs guesthouses. Les Sherpas rentrent chez eux. J’ai froid, j’ai un rhum, c’est la nuit. Dîner.


Au loin, on entend les chants des différents groupes de villageois qui célèbrent la fête hindoue Lho Sar. Les groupes s’arrêtent devant les maison, chantent incantations et bénédictions, puis les propriétaires donnent de l’argent pour les remercier de leurs bénédictions. Cet argent servira à rénover le chorten abîmé par le dernier tremblement de terre. Il permettra aussi probablement aux groupes de prieurs d’acheter l’alcool local qui les réchauffera pendant la nuit. 

Les chants continueront jusque tard dans la nuit tandis que nous nous endormons au chaud dans nos duvets.

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